l’oubli dans la terre
un jour je m’établis
dans un lieu pour l’oubli
et quoi d’autre je ferai
je sais pas si j’suis prêt
à fouler les herbes fraîches
à goutter l’air plus tendre
je crois qu’après ça j’ouvre
la terre avec une bêche
c’est fou c’que je dérive
je contemple mon espace
et sans avoir de trêve
je rêve que je trépasse
un essai
comme des jolis chaussons
habillent des pieds quelconques
l’apparence est dans son
spectacle de lumière donc
c’est comme ça que je sais
si ceci c’est l’essai
car pour dire quelque chose
il faudrait savoir qu’on ose
et pour tenter d’apprendre
cette chance qui est de tendre
vers l’objet qui fait sens
il faut dire oui j’y pense
le rêve du froid
un jour j’irai passer
tout près sans me casser
je rigole, c’est pas drôle
de voyager vers le pôle
c’est que le temps froid m’appelle
j’ai un sac et une pelle
tout ça n’est qu’un doux rêve
je suis qu’un amateur
je songe à un tracteur
pour qu’enfin je me lève
ce qui revient à dire
que je ne sais quoi faire
à part peut-être écrire
comme un ultime repère
faire confiance
un jour je fais confiance
vraiment à c’que je pense
pour le moment j’en suis
à la moitié, j’m’ennuis
le verre de mes lunettes
en essayant de voir
si ma vision est nette
tout ça avant le soir
car après le repas
je risque de défaillir
de faire défaut en cas
de craindre que j’ai failli
le rêve de crever
je ne fais qu’un seul rêve
c’est qu’un jour pouvais faire
n’importe quoi si j’crève
ce n’est pas encore clair
ça ne dépend que d’moi
et même si j’ai la foi
ça m’empêche pas d’avoir
des pensées sans espoir
et que faire dans ce cas
serais je indifférent
au moment du trépas
ou bien tellement vibrant